Quels sont les impacts de l'industrie textile sur l'environnement?


La mode et l'industrie textile sont régulièrement la cible de critiques pour leurs impacts sur l'environnement. Non seulement cette industrie est polluante mais sa croissance est aussi très rapide.

Voici ce qui lui est le plus souvent reproché:

  • d'importantes émissions de gaz à effet de serre
  • l'épuisement des ressources hydriques
  • l'usage de matières non renouvelables
  • la pollution des sols, des eaux et de l'air
  • une énorme production de déchets

Emissions de gaz à effet de serre

Selon le rapport ‘Pulse of the fashion industry’, l'industrie de la mode serait responsable d'environ 6% des émissions de dioxyde de carbone (CO2) mondiales. Du CO2 est généré à chacune des étapes de production de nos vêtements: matières premières (matières synthétiques, cuir, laine,...), fabrications textiles, transformations, confections ... Et nos lessives y contribuent également largement...

Epuisement des ressources hydriques

L'industrie textile consomme également beaucoup d'eau. La culture usuelle du coton par exemple en exige souvent des quantités considérables. Mais l'eau est également indispensable lors du traitement des matières premières notamment en teinturerie.

Un rapport des Nations Unies estime qu'il faut 7 500 litres d’eau pour fabriquer un jean.

Usage de matières non renouvelables

L’industrie de la mode est aussi grosse consommatrice de matières premières non renouvelables comme le pétrole. Celui-ci est utilisé notamment pour fabriquer le polyester mais aussi pour la production d'engrais nécessaire à l'agriculture non biologique ou de produits de teinture.

Pollution des sols, des eaux et de l'air

Le secteur de la mode est très polluant. Aucune des étapes de la filière n'y échappent: de la fabrication des matières premières au transport du produit fini et à son usage...

Plus de 1900 produits chimiques (dont certains sont classés dangereux pour la santé et l'environnement) seraient utilisés par l'industrie textile... La culture non bio du coton par exemple est devenue une des plus grosses consommatrices de pesticides.

De ce fait, la production textile serait responsable de 20% de la pollution des eaux douces dans le monde. Cette nuisance est en grande partie due à la teinturerie qui serait la deuxième industrie la plus polluante.

Mais l'impact environnemental de la mode ne s'arrête pas là. Car la lessive est également un gros contributeur de la pollution des eaux. En effet, outre les détergents, chaque lessive de vêtements synthétiques libère des centaines de milliers de micro-plastiques que l'on retrouve en grande partie dans les océans. Nos stations d'épuration ne sont malheureusement pas équipées pour les piéger.

Enorme production de déchets

La fin de vie (parfois très courte) de nos vêtements pose également problème. En effet, la plupart de nos vêtements finissent en décharge ou sont incinérés. Seul 1% des matériaux utilisés dans la fabrication de vêtements serait recyclé et utilisé pour en fabriquer de nouveaux. 

Et ce problème s'accroît aussi rapidement que l'industrie de la mode. Avec le développement de la "fast fashion" qui propose des nouvelles collections tout au long de l'année et la baisse relative des prix des vêtements, la consommation textile ne cesse d'augmenter... accentuant encore sa pression environnementale. Ainsi les européens consommeraient en moyenne 26 kg de textiles par personne et par an (vêtements, chaussures et textiles ménagers), renouvelant sans cesse leur garde-robe.

Alors que le plus souvent, près d'un tiers de ce qui se trouve dans notre garde-robe n'est jamais porté ou si peu.... Et près d’un tiers de la garde-robe des Européens n’est pas sortie du placard depuis au moins un an, selon l’EEA

En bref...

La production de chacun de nos vêtements a probablement consommé beaucoup d'eau, émis une masse de gaz à effet de serre, pollué de l’eau douce. Chacune de nos lessives contribue encore à la pollution des océans. Et chacun de nos vêtements finira probablement à la décharge...

De son côté, le secteur de la mode se mobilise peu à peu et s'engage à réduire son impact sur le climat et l'environnement. En 2019, 30 entreprises représentant 150 marques se sont entre autres engagées dans le "Fashion Pact", un engagement volontaire avec des objectifs ambitieux dans les domaines du réchauffement climatique, de la restauration de la biodiversité et de la protection des océans.

Mais, de notre côté, nous pouvons (devons?) également changer! Changer notre mode de consommation à travers nos choix. Changer notre mode de vie en repensant nos habitudes.

Chaque acte posé peut faire la différence!

Vous voulez agir? Voyez notre check list